Organiser un exercice d’évacuation

Le retour sur le lieu de travail pour l’ensemble de votre personnel constitue une bonne occasion d’organiser un exercice d’évacuation. Celui-ci fait partie intégrante de la politique de prévention contre l’incendie et doit être organisé au moins une fois par an. Voici quelques pistes pour préparer, organiser et évaluer au mieux votre exercice d’évacuation.

Obligations légales

Il est obligatoire d’organiser un exercice d’évacuation au moins une fois par an (Art. III.3-26 du Code du Bien-être au travail). Il peut être intéressant d’en organiser plus fréquemment, par exemple dans le cas de risques incendie importants, de changements majeurs dans la procédure d’urgence, d’un déménagement ou de travaux, etc.
L’organisation d’un exercice d’évacuation relève de la responsabilité de l’employeur, qui l’organise idéalement en collaboration avec la ligne hiérarchique, le service interne de lutte contre l’incendie et le SIPP. L’exercice fait partie des obligations légales relatives à la prévention de l’incendie sur les lieux de travail, aux côtés de l’organisation d’un service de lutte contre l’incendie, de la mise en place d’un plan interne d’urgence, du contrôle périodique des équipements de lutte contre l’incendie, etc.

Objectifs de l’exercice d’évacuation

L’exercice d’évacuation a pour objectifs de :

  • Familiariser les travailleurs et travailleuses aux procédures d’urgence pour leur permettre de réagir rapidement et efficacement en cas d’incendie,
  • Faciliter l’intervention des services de secours en cas d’incendie,
  • Tester l’efficacité des procédures d’urgence pour les améliorer si nécessaire.

Comment organiser un exercice d’évacuation

Au préalable

  • S’assurer que les procédures d’urgence soient connues de tous les occupant∙es du bâtiment et faire un rappel si cela s’avère nécessaire.
  • Communiquer vers les travailleurs et travailleuses, notamment sur le moment de l’exercice et sur ses objectifs. La première fois qu’un tel exercice est organisé, il est conseillé de communiquer la date et l’heure de l’exercice ; par la suite, on pourra se limiter à communiquer le mois ou la semaine durant lesquels l’exercice sera réalisé. Néanmoins, il est judicieux de prévenir les personnes qui nécessitent des précautions particulières (femmes enceintes, personnes handicapées, personnes cardiaques, etc.) du moment exact de l’exercice. Il peut être nécessaire d’avertir les voisin∙es ou la police/les pompiers, par exemple dans le cas d’un exercice à grande échelle ou qui déborde sur la voie publique ou sur un terrain partagé.
  • Veiller à ce que les équipements de protection contre l’incendie soient en ordre, par exemple que les pictogrammes et plans d’évacuation soient installés et que le signal d’alarme soit audible.
  • Fournir la grille d’évaluation aux personnes désignées pour observer afin qu’elles puissent en prendre connaissance avant l’exercice.

Lors de l’exercice
Lors de l’exercice, le service de lutte contre l’incendie, composé des équipièr∙es de première intervention (EPI) et des équipièr∙es d’évacuation, a pour rôle de réaliser les tâches nécessaires pour lutter contre le début d’incendie si possible et d’évacuer les personnes pour les mettre en sécurité en l’attente des services de secours.

L’exercice se déroule en plusieurs phases :
1 - Découverte de l’incendie, suivie immédiatement par l’alerte aux personnes désignées dans la procédure d’incendie. Par exemple : le service de lutte contre l’incendie ou la personne du service de lutte responsable de l’appel aux pompiers (112 ou 100), pour qu’elle fasse ce qu’on appelle l’annonce aux services de secours dès le déclenchement de l’alerte.
Attention : Si on appelle les pompiers dans le cadre d’un exercice, préciser explicitement lors de l’appel qu’il s’agit d’un exercice pour éviter qu’ils ne se déplacent. Et ne pas oublier de les rappeler en fin d’exercice pour leur indiquer que celui-ci est fini.
2 - Déclenchement de l’alarme par la personne désignée au sein du service de lutte contre l’incendie, avertissant les personnes situées dans le bâtiment pour lancer l’évacuation.
3 - Évacuation vers le point de rassemblement dans les plus brefs délais, en évitant la précipitation qui peut engendrer des accidents. Les équipièr∙es d’évacuation vérifient que toutes les personnes aient quitté le bâtiment (ne pas oublier les personnes qui pourraient être aux toilettes) et que toutes les portes et fenêtres soient bien fermées.
4 - Rassemblement au point de rassemblement identifié par un panneau. Un contrôle des présences à l’aide d’un formulaire est effectué par des personnes désignées dans la procédure (les responsables d’équipe par exemple) pour s’assurer que personne ne soit resté dans le bâtiment.

Après l’exercice
L’exercice d’évacuation a également pour objectif de tester l’efficacité des procédures d’urgence pour les améliorer si nécessaire. L’exercice ne s’arrête donc pas après le retour de chacun∙e à son poste de travail. Il fait l’objet d’une réunion d’évaluation qui regroupe l’employeur ou un membre de la ligne hiérarchique, le ou la responsable du service de lutte contre l’incendie, le ou la conseillèr∙e en prévention, ainsi que des observateurs et observatrices désigné·es au préalable. Pour garantir une évaluation complète, ceux-ci et celles-ci auront reçu avant l’exercice une grille d’évaluation reprenant des points comme le suivi des procédures, la rapidité de l’évacuation, etc. Si vous désirez un modèle de grille d’évaluation, n’hésitez pas à contacter Emmeline, chargée de projet bien-être.

Pour un exercice d’évacuation réussi

  • S’assurer que les procédures soient claires et précises
  • Préparer l’exercice correctement
  • Communiquer à l’avance aux occupant∙es du bâtiment (surtout lors du premier exercice)
  • Ne JAMAIS allumer un feu lors d’un exercice d’évacuation
  • Ne pas laisser le bâtiment évacué trop longtemps sans surveillance (dans l’éventualité d’un vrai incendie)
  • Ne pas compliquer les choses délibérément, surtout lors des premiers exercices d’évacuation (en éteignant l’éclairage, en verrouillant les portes d’accès, en encombrant les couloirs, etc.)

Pour en savoir plus : Brochure « Prévention Incendie », ABBET, 2014.