En tant qu’employeur, vous êtes légalement...
L’employeur est responsable de l’organisation des premiers secours. Si un travailleur ou une travailleuse se blesse ou fait un malaise sur le lieu de travail, l’employeur doit entre autres s’assurer qu’une personne compétente puisse lui porter secours. Comment répondre à cette obligation et assurer la prise en charge rapide et appropriée des victimes ?
Obligations générales
L’employeur détermine comment organiser les secours sur les lieux de travail. Pour cela, il tient compte de la nature des activités de l’organisation, des résultats de l’analyse de risque et du nombre de travailleurs et travailleuses. Il prend également en considération les caractéristiques des groupes réputés à risque (jeunes, personnes en situation de handicap, personnes âgées, etc.). Les mesures prises permettent :
- d’assurer les premiers secours aux victimes d’un accident ou d’un malaise,
- d’assurer le transport des victimes,
- d’organiser les contacts avec les services spécialisés dans l’assistance médicale urgente et avec les établissements de soins pour que les victimes soient prises en charge de manière appropriée le plus rapidement possible.
Ces mesures s’appliquent tant aux travailleurs et travailleuses qu’à toute personne externe présente sur le lieu de travail, comme des bénéficiaires, des volontaires, etc.
Parmi les mesures à prendre, on trouve l’élaboration d’une procédure de premiers secours, la mise à disposition d’une boite de secours, la tenue d’un registre, ainsi que l’affectation de membres du personnel à l’exécution des premiers secours. C’est cette dernière mesure qui nous intéresse dans le cadre de cet article.
Répartition et formation du personnel chargé d’assurer les premiers secours
Le législateur permet l’adaptation de ces mesures à la réalité de chaque organisation. L’employeur détermine donc le nombre de membres du personnel chargés d’assurer les premiers secours et la formation nécessaire de ces personnes. Les premiers secours doivent pouvoir être dispensés pendant toute la durée du travail. Dans l’idéal, les personnes aptes à assurer les premiers secours devraient donc être présents sur le lieu de travail toute la semaine ou presque. Il vaut ainsi mieux éviter de désigner des personnes actives majoritairement en télétravail ou ayant un contrat de mi-temps.
Les membres du personnel chargés d’assurer les premiers secours sont soit des secouristes disposant au moins d’une formation de base, soit du personnel infirmier, soit des personnes désignées.
À titre d’indication, on considère généralement que dans une structure avec un risque mineur ou moyen, il faudrait au minimum une personne désignée / secouriste par unité d’exploitation.
Si les personnes désignées doivent nécessairement avoir reçu les informations pour utiliser le contenu de la boite de secours et pour alerter les services d’urgence, elles ne sont pas tenues d’avoir suivi la formation de base en secourisme.
Les secouristes doivent, quant à eux, suivre au minimum une formation de base. Si l’activité de l’organisation ne présente pas de risques spécifiques (biologiques, chimiques), la formation de base est suffisante. Cette formation doit permettre au secouriste de :
- connaitre son rôle de secouriste au sein de l‘organisation ;
- pouvoir reconnaitre des états de santé dangereux pour la vie des personnes ;
- et de pouvoir soutenir les fonctions vitales et appliquer les principes de premiers secours en attendant l’intervention des services spécialisés.
Le ou la secouriste doit suivre un recyclage annuel, d’une durée minimum de quatre heures. Il est orienté sur le maintien de connaissances et aptitudes de base et sur l’enseignement de nouvelles pratiques ou connaissances. Si l’analyse des risques démontre que le recyclage annuel n’est pas nécessaire, le recyclage peut avoir lieu tous les deux ans, sous réserve d’un avis positif de la médecine du travail et du CPPT. Si le ou la secouriste, pour une raison valable, n’a pas pu suivre de recyclage dans les délais, il ou elle doit le faire dans les douze mois qui suivent le recyclage prévu à l’origine. Sinon, la certification n’est plus valable et la personne doit suivre à nouveau la formation de base de secouriste.
Formation de base du secouriste en milieu professionnel
La formation vise trois objectifs :
1. les principes de base (rôle du secouriste, hygiène de base, analyse correcte de la situation, soins de confort préalables à l’évacuation, procédure d’évacuation) ;
2. le soutien des fonctions vitales (premiers secours en cas d’inconscience, de problèmes respiratoires et cardiovasculaires) ;
3. les autres anomalies (premiers secours en cas d’empoisonnement, hémorragies, blessures, blessures aux yeux, brûlures).
Seules les institutions reconnues par le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale peuvent dispenser la formation de base et le recyclage annuel. La formation de base doit comprendre au moins 15 heures de cours.
Dans le cadre du projet Bien-Être, le CJC organise en 2021 deux formations de base de secouriste en milieu professionnel, données par la Croix Rouge.