Aux volontaires : merci !

En ce 5 décembre, le monde et le CJC célèbrent la Journée internationale des Volontaires. Cette année, je tiens à souligner la contribution indéfectible des volontaires pendant les différentes vagues pandémiques et insister sur leur résilience face aux multiples mesures qui, sans doute, ont pu parfois brimer la ferveur qui les anime.

Je tiens à titre personnel et au nom du CJC à remercier toutes et tous les volontaires ; et plus spécifiquement ceux et celles qui portent des projets au sein de nos Organisations membres. Je pense bien évidement aux volontaires qui contribuent à permettre aux jeunes de vivre du lien social, qui favorisent une plus grande autonomie de participation des groupes vulnérables ainsi que la création de projets citoyens pour et par les jeunes.

Depuis le début de cette pandémie, nous constatons de façon plus franche que les volontaires jouent un rôle essentiel dans la résilience sociétale, accélèrent les élans de solidarité et sont porteurs et porteuses d’un projet de société ambitieux et audacieux au sein duquel la jeunesse occupe une place décisive dans la construction du vivre ensemble ; rôles essentiels que le CJC soutient dans ses missions. En outre, au-delà du simple constat confirmé par la crise sanitaire, nous ne pouvons plus remettre en question que les volontaires renforcent la cohésion sociale.

C’est pourquoi le CJC, au travers les missions qui lui sont confiées, vise à protéger l’action volontaire consacrée en tant qu’acte libre et gratuit par la loi sur le volontariat. Cependant, en tant que Secrétaire Général du CJC et mandataire du Conseil Supérieur des Volontaires, je constate que le volontariat a été malmené au cours de ces deux dernières années par notre gouvernement. Une instrumentalisation très marquée, tendant à assimiler le volontariat à une variable d’ajustement, est inconcevable, sur les plans éthique et légal. L’augmentation du défraiement pour une catégorie de volontaires, la réquisition de volontaires pour suppléer un manque de personnel de soins de santé, l’élargissement du volontariat au secteur privé des soins de santé ont dénaturé l’essence même du volontariat et posent dorénavant des questions éthiques et politiques sur la perception qu’ont nos décideurs et décideuses du volontariat et sur l’utilisation qu’ils et elles en font.

C’est au regard de ce dévoiement, espérons-le exceptionnel et temporaire, que la défense et la valorisation du volontariat belge sont aussi devenues, davantage aujourd’hui, l’une de nos priorités. De nombreux avis consultatifs émanant du Conseil Supérieur des volontaires et de nombreuses recommandations de notre partenaire, la Plateforme francophone du Volontariat, font écho au positionnement du CJC et de ses Organisations membres : agir en contre-pouvoir lorsqu’il y a un risque d’employabilité maladroite et lorsque des mesures impactent l’engagement libre et gratuit de nos volontaires.

Au-delà d’une simple demande au gouvernement de promouvoir le volontariat, de soutenir l’action des volontaires au sein des organisations et de les remercier pour leur contribution, il est grand temps de prendre conscience que les volontaires ne sont pas une main d’œuvre bon marché, que des freins à l’engagement subsistent encore pour les demandeurs d’emploi (formulaire C45B) et que l’harmonisation des rythmes scolaires nécessitera très rapidement de la part de nos décideurs de concevoir que, sans coordination avec l’enseignement supérieur, ils porteront préjudice à l’engagement de nos jeunes volontaires, essentiel à la vie associative de nos associations de jeunesse.

Les moments de célébration ne doivent pas être les seuls moments pour sensibiliser nos décideurs à l’impact de leurs choix politiques et aux décisions qu’ils prennent, souvent ces derniers temps sans méthodologie et sans concertation. Ma reconnaissance et celle du CJC envers les volontaires dépassent le simple remerciement. Pour reprendre les mots d’Oxfam, « Au-delà d’un « Bravo ! » ou d’un ballotin de pralines une fois l’an, les moments de remerciement n’ont de sens que si les bénévoles se sentent soutenu·es et respecté·es tout au long de l’année ». Et sachez que notre soutien envers les volontaires de nos Organisations membres est un enjeu de tous les jours, au travers des différentes missions politiques et sociales du CJC.

Et pour conclure, je terminerai simplement en interpellant le monde politique et la société civile en soulignant qu’une reconnaissance juste des bénévoles est l’affaire de toutes et tous.

Joris Fakroune
Secrétaire Général