Les jeunes peuvent-ils rêver d’un monde sans armes nucléaires ?

Carte blanche - 11/10/2017

La campagne ICAN a été mise à l’honneur la semaine dernière en recevant le Prix Nobel de la Paix. En tant que fédération d’Organisations de Jeunesse, le Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC) s’indigne de l’absence d’implication de la Belgique dans la démilitarisation nucléaire mondiale. A travers une carte blanche, le CJC souhaite questionner le Premier Ministre : les jeunes peuvent-ils vraiment rêver d’un monde sans armes nucléaires ?

En juillet dernier, grâce à l’action d’ICAN (International Campaign Against Nuclear Weapons), 122 pays ont signé le premier traité abolissant l’arme nucléaire. Celui-ci n’entrera en vigueur qu’une fois ratifié par 50 États. Grande première dans l’histoire de l’humanité puisque les traités existants aujourd’hui ne font qu’inviter les États à réduire leur arsenal [3]. Vendredi dernier, ICAN a été récompensé pour son combat et son action en recevant le prestigieux prix Nobel de la paix.

Notre pays, la Belgique, n’a pas daigné prendre part aux travaux sur le traité. Elle n’a pas non plus signé ce dernier arguant, par la voix de notre Ministre des Affaires Étrangères, Monsieur Reynders, que les puissances nucléaires n’y participent pas et que ce traité ne comportait pas de disposition crédible de vérification de destruction des armes.

En tant que fédération d’Organisations de Jeunesse, le Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC) appelle la Belgique à signer ce traité et à s’inscrire dans une démarche d’abolition de l’arme nucléaire. Souvent qualifiée d’utopique, celle-ci est aujourd’hui déjà soutenue par 122 pays. La signature de ce traité permettra l’envoi d’un signal fort vers les États qui disposent de l’arme nucléaire en les isolant davantage sur la scène internationale. Elle permettra également d’accroître la sécurité mondiale, en réduisant le risque d’une guerre nucléaire par la destruction progressive des stocks.

Cela fait un peu plus de 70 ans que les premières bombes nucléaires ont été lâchées à Nagasaki et Hiroshima tuant, directement et indirectement, plus de 210.000 personnes. Il y a un peu plus de 50 ans, la Belgique a, à son tour, accepté de stocker une vingtaine d’ogives nucléaires B-61 américaines à Kleine Brogel. Aujourd’hui, il existe encore environ 17.000 têtes nucléaires dans le monde dont la plupart sont dix fois plus puissantes que les bombes de Nagasaki et Hiroshima.

Malgré la grande marche anti-atomique de 1964, de récents sondages montrant que six Belges sur dix se positionnent pour le retrait des armes nucléaires de Belgique [4], le positionnement d’anciens Ministres belges, dont l’ancien Secrétaire Général de l’OTAN Willy Claes mais aussi Louis Michel ou Guy Verhofstadt, pour le retrait des armes nucléaires présentes en Europe, la Belgique n’œuvre pas à la démilitarisation nucléaire mondiale.

Aujourd’hui, notre pays a l’opportunité de se positionner comme leader sur le plan international en étant le premier pays membre de l’OTAN à signer le traité. Pour le CJC et pour notre génération, il est temps de se débarrasser de cet héritage de la guerre froide. Les armes nucléaires sont des reliques du passé, dangereuses, coûteuses et bientôt illégales. Monsieur le Premier Ministre, les jeunes se questionnent : peuvent-ils vraiment rêver d’un monde sans armes nucléaires ?

Le Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC) rassemble 23 associations œuvrant dans le domaine de la jeunesse. A travers des métiers et des centres d’action riches et variés, ces associations rassemblent près de 200.000 jeunes, actifs sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui s’investissent chaque année dans une dynamique citoyenne, responsable, active, critique et solidaire.

Secrétaire Générale
Nadia Cornejo
0496/317 259
ncornejo@cjc.be