De l’action, des médias et des jeunes

Comment se déroule une animation ACMJ ?

En général, on fait appel à nous pour un projet bien spécifique. Nous répondons toujours oui. Hier, j’ai eu une prof qui m’a demandé si c’était dans nos cordes de faire une revue de presse et j’ai dit oui. Même si nous n’en avons jamais fait, nous allons nous former et nous lancer.

Sinon, concrètement, nous proposons des ateliers de sensibilisation pour un usage responsable du web. Nous ne sommes absolument pas normatifs, c’est-à-dire qu’on ne va pas dire « telle application est chouette, tel réseau social, il faut s’en méfier ». Nous allons décortiquer, avec eux, les plateformes que les jeunes utilisent tout en essayant de les conscientiser à la façon dont ces plateformes ont été créées et comment elles sont alimentées par les personnes qui les gèrent.

A côté de ça, nous travaillons sur des projets multimédias parce que nous partons du principe que si les jeunes deviennent producteurs de médias, cela va les aider à mieux en consommer. Dès qu’ils ont compris que tout média est une construction, leur esprit critique s’aiguise.

Comment expliques-tu le succès de vos animations ?

Ce n’est pas tellement lié à nous ou à notre réputation mais plutôt à une volonté d’éduquer aux médias qui est bien présente dans les instances tant politiques que dans les écoles. Les différents acteurs de la société se rendent compte que l’éducation aux médias est une nécessité et, par chance, nous sommes une des seules Organisations de Jeunesse à proposer ce genre de services. Nous espérons que d’autres associations se lancent dans des domaines bien précis. Notre avantage est d’être plurimédiatique ; nous avons trois personnes en web (multimédia), un détaché pédagogique, un chargé de projet et un chargé de com’ et de production.

Tu peux nous donner une idée des projets que vous avez réalisés dernièrement ?

En 2017, il y a un projet qui a été créé avec une AMO de Gembloux : Internet expliqué à ta mère. Les jeunes sont partis du constat que les parents étaient trop stressés par Internet et que, du coup, il faudrait leur expliquer. C’est comme ça qu’est né le projet.

Sa mise en place a pris deux ans. La première année, des capsules vidéo ont été réalisées et la deuxième année a vu la création du site et de l’outil pédagogique qui les accompagnent.

Il y a aussi eu le projet Atlas. C’est une enseignante qui avait des classes passerelles avec des primo-arrivants venus du monde entier. Elle s’est dit que ça serait chouette de créer un atlas pour montrer d’où viennent les élèves. Le projet a abouti à un webdocumentaire qui retrace l’histoire, l’origine et le parcours de chaque élève.

Et demain ?

Nous sommes clairement dans une phase de transition. Les projets deviennent de plus en plus nombreux et de plus en plus conséquents. L’objectif est donc de se professionnaliser. Depuis que je suis arrivée, il y a 6 ans, nous sommes passés de 7 à 12 permanents dans l’équipe. On passe un palier.

Pour l’instant, nous sommes en phase de recrutement car Héloïse Rouard, notre Secrétaire Générale, s’en va fin de l’été ainsi que trois autres membres de l’équipe. Sur le long terme, nous aimerions aussi avoir un vrai lieu d’accueil pour les jeunes et les écoles.

Pauline Demanet, CJC